Le Courrier de Bovet est une association nationale de type loi 1901. Elle a été créée en 1950 à l'initiative d'un aumônier des prisons qui a confié à Madame de Bovet le soin de développer une action durable de correspondance avec les personnes incarcérées.
Par sa nature et ses statuts, l'association est non confessionnelle et apolitique. Son principe est basé sur le respect des droits des personnes. Elle s'interdit toute discrimination religieuse, politique, ethnique ou autre. L'association agit en liaison avec l'administration pénitentiaire envers qui elle est moralement engagée.
Notre actionLes personnes détenues ont eu des parcours de vie qui les ont placées temporairement à l’écart de la société. Elles conservent néanmoins les mêmes besoins essentiels que chacun d’entre nous : en particulier celui de continuer d’avoir des relations avec l’extérieur, qu’elles retrouveront pourtant changé à l’issue de leur libération.
Il est fondamental pour leur équilibre au quotidien tout autant que pour favoriser leur capacité à se réinsérer, qu’un lien fort, durable, et amical soit établi avec des personnes hors de leur univers. La mission du Courrier de Bovet est d’organiser une correspondance régulière, sous forme de lettres ou autres actions à venir, entre les personnes détenues et des correspondants extérieurs bénévoles de manière à construire et pérenniser ce lien social essentiel, dans un respect et une discrétion mutuels. Les bénévoles qui le souhaitent peuvent aussi s’impliquer plus concrètement encore en mettant en place des ateliers favorisant l'écriture au sein des établissements pénitentiaires. |
Liens |
Mon espoir est que les années passent plus vite pour retrouver la vie. Mes attentes sont perpétuelles : j’attends de voir si le matin, le moral est là, j’attends que les heures passent pour manger, j’attends dans des salles pour chaque rendez-vous, j’attends pour voir si une lettre peut me faire revivre un instant, j’attends que les calendriers se noircissent. Ici c’est l’attente pour tout. Il y a deux choses primordiales : c’est le parloir et le courrier. Des bols d’air pur.
Claude, les Baumettes.
14 langues disponibles
Aux 18% de détenus de nationalité étrangère incarcérés et d'autant plus isolés, le Courrier de Bovet offre des correspondances en allemand, anglais, arabe, espagnol, français, grec, indonésien, italien, pachto, polonais, portugais, roumain, russe, turc.
Un besoin capital
L'importance du courrier en prison est capitale. Comme le soulignent de nombreux détenus, recevoir du courrier est la preuve d'un lien avec les autres, avec la réalité du dehors et permet d'envisager le futur dans une nouvelle socialisation. Le courrier reçu participe à une reconnaissance personnelle.
Cette correspondance permet au détenu de retrouver confiance et d'espérer une vie différente, avec de nouvelles capacités relationnelles, en vue de sa réinsertion. Les adhérents apprennent à être à l'écoute de la personne détenue, à l'accompagner dans sa réalité et son évolution pendant la durée de son incarcération. Ils sont ouverts à son histoire dans le respect de sa dignité. Le courrier constitue une forme d'ouverture. Écrire permet d'oublier les murs. Le besoin d'expression des personnes détenues passe alors par les mots. Souffrance, solitude, incompréhension, violence. L'exutoire est nécessaire pour ces personnes souvent écorchées par la vie. |
La correspondance avec une personne extérieure à son environnement carcéral constitue souvent un élément favorable à la pratique de l'écrit. Pour certains détenus, la seule lecture pratiquée en prison est celle des lettres qu'ils reçoivent. En se sentant encouragés et non jugés, ils passent d'un état de passivité à une démarche plus active dans l'écriture.
J'ai repris goût à la vie au travers du Courrier de Bovet. Avec ma correspondante, nous lisons le même livre et échangeons ce que nous ressentons à cette lecture. Partager ses impressions rend moins seul. Roger, St Malo. |